Photographie n°4
Empreinte d’organeau dans la roche basaltique, Marine Richard à Saint-Denis, 2017
Cliché : Eric VENNER DE BERNARDY DE SIGOYER
Données historiques et techniques
Situé à l’Est de la ville de Saint-Denis,au nord de l’île de la Réunion, le site de l’ancien pont débarcadère de la Marine du Richard,se trouve sur le front de mer ,en contrebas du talus du sentier litoral.
D’après l’historien de la Confrérie des Gens de la Mer, Laurent Hoareau :
En 1860, Charles Richard se lance dans un projet d‘installation d’une marine dans la zone du Butor. Pour que son installation puisse accueillir les navires, l’administration doit lui permettre l’installation d’un bureau des douanes. Le ministre de la Marine et des colonies demande l’opinion de l’administration locale sur une pétition de Mr Richard “tendant à obtenir qu’un bureau de douane placé sous la direction d’un vérificateur, soit établi dans la baie du Butor” . La décision ministérielle et le règlement de l’affaire arrivent en janvier 1861 : Le directeur de l’Intérieur soumet à l’approbation du Gouverneur un projet d’arrêté préparé d’après les instructions contenues dans la dépêche ministérielle du 20 octobre 1860 N°270 et “ conformément à l’avis favorable du Conseil Général ayant pour objet de rattacher la rade du Butor, quant aux opérations de douanes, au bureau principal de Saint-Denis, et de l’ouvrir par conséquent aux importations et exportations directes “. La décision de 1861 valide l’installation d’une marine au Butor. Antoine Roussin la représente en 1860 sur une de ces lithographies d’après un dessin d’A. Le Roy. On peut y voir le pont et en arrière plan les magasins. Cette marine fonctionne au Butor jusqu’au début des années 1890. Structurellement, cette installation se manifeste par la construction de magasins. Trois longères semblent avoir été construites à l’origine de l’installation. Dans un courrier qu’il adresse au directeur de l’exploitation du chemin de fer, le 18 septembre 1896, Jacob de Cordemoy directeur de l’intérieur signale « Il est de notoriété publique que l’établissement de Marine du Butor que le service du chemin de fer et du Port a acquis de la succession Richard a cessé de fonctionner depuis un certain temps. »
Figure 1 :Le site de la marine du butor, d’après une lithographie d’Antoine Roussin
Ilustration : Patrick Drieu
Le site
L’opération de prospection archéologique sous-marine référencée OA : 2877 a permis de mettre en évidence les vestiges d’un muret. Le front du muret est face à la mer à une distance d’environ 23.90 mètres du haut de mer avec une partie latérale orientée Sud-Est, d’une hauteur d’environ 1 mètre. Le muret est orienté d’Est en Ouest sa longueur est de 3.60 mètres. Dans le prolongement du muret, sur la partie latérale orientée Sud-Est, nous observons l’empreinte d’un organeau formant un demi-cercle. La courbe extérieure mesure 0,77 mètre, la courbe intérieure 0,55 mètre distantes l’une de l’autre de 0.08 mètre. La découverte de l’empreinte de cet organe d’amarrage nous permet de confirmer que cet élément est à mettre en lien avec l’activité maritime de la marine du Butor.
Une déclaration de découverte de bien culturel maritime a été formulée au Département des recherches subaquatiques et sous-marines.